Surprise sucrée au 16e Gala des Olivier dimanche soir: c'est une des moitiés de Ces gars-là, à savoir Sugar Sammy, qui a remporté le prix suprême et, incidemment, l'amour du public.

Avec son air dragueur et son sourire en coin habituels, Sugar a reçu l'Olivier de l'année des mains de Gilles Latulippe. «C'est un honneur pour moi de gagner dans la seule vraie catégorie du gala», a-t-il commencé par blaguer. «Je suis content de me retrouver en nomination avec toutes ces superstars de l'humour. Comme Louis-José Houde. Et c'est ça.»

C'est la seconde année consécutive que l'humoriste originaire de Côte-des-Neiges (respect) remporte ce prix déterminé par le vote du public. Faisant honneur à ses origines indiennes, Sammy a terminé son discours de vainqueur en lançant quelques mots en punjabi à ses admirateurs à l'étranger. Des mots qu'il a traduits aussitôt: «Venez au Québec mettre toutes les femmes blanches enceintes.»

Le grand favori, Louis-José Houde, en nomination dans sept catégories, a connu une soirée moins faste que prévu, remportant deux prix. Il a d'ailleurs commencé la soirée en empochant l'Olivier du spectacle le plus populaire des 365 derniers jours pour Les heures verticales. «C'est un prix pour les billets vendus, donc je voudrais remercier… le chiffre.» Au micro, il a également lancé un appel à «une saine compétition» entre les comiques. «Je sais que c'est difficile d'avoir l'air crédible dans mon veston de commentateur de miniputt», a-t-il ironisé, avant de souligner l'importance, pour les humoristes, de prendre soin de leur public et de leurs collègues.

Son délicieux Show caché 2 lui a également valu une consécration dans la catégorie du meilleur DVD. Rappelant qu'il avait fait ce spectacle pour les membres de son fan club, LJH nous a fait part d'une statistique charmante: «Il y a 892 Mélanie abonnées à mon site web. J'en tire une certaine satisfaction. Toute ma vie, j'ai courtisé des Mélanie. Avec des résultats plus ou moins convaincants. Pour 2015, je vise 1 000 Mélanie.»

Du côté de l'animation, c'est un François Morency en pleine forme qui a lancé les festivités avec une vidéo d'intro suivie d'un stand-up. Classique. Efficace. L'humoriste vétéran a notamment parlé de l'explosion du milieu de l'humour dans les dernières années, avec les hauts et les bas que cela entraîne. «On est trop nombreux, il faudrait en abattre une couple», a-t-il notamment souligné, faisant suivre cette remarque d'un plus positif «Aujourd'hui, il y a une quantité et une qualité qui justifient un gala».

Au cours de son monologue, Morency a également demandé à ses confrères, à ses consœurs et à leur entourage de cesser de se vanter du nombre de billets vendus pour se mettre en valeur. «Il faut arrêter!» a-t-il supplié. Il a ensuite décrié ce «fléau qui menace l'industrie, et que sont les vidéos de chat». «Les chats vont tuer l'humour; ils vont prendre nos maisons!» s'est-il affolé.

Au fil de la soirée, l'animateur a rendu hommage aux Chick'n Swell qui se sont séparés cette année, a salué les employés de Radio-Canada et a rappelé que les humoristes entretiennent un «rapport privilégié avec le public». Il a aussi offert un rigolo numéro semi-musical à quelques accords avec Vincent Vallière. En chemise carreautée, S.V.P.

Bref, le ton de la soirée était rigolo, grinçant, rythmé.

Sinon, André Sauvé, grand gagnant des prix de l'auteur et du spectacle d'humour de l'année pour Être, a offert des remerciements à son image. «Le processus créatif, c'est quelque chose qui me fascine», a-t-il souligné. Il a ensuite décrit le parcours que doit suivre une idée, «un flash», pour devenir un one-man-show. «Le flash qui doit trouver l'électricité, l'ampoule, l'abat-jour, la chaînette.» Il a aussi salué son équipe, rendant hommage à sa belle étrangeté. Comme son agent, Pierre Rivard, «qui ne parle pas les jours pairs». Notons que la metteure en scène de son spectacle, Josée Fortier, une des rares femmes à être montées sur scène pour recevoir une statuette hier, est repartie avec un prix pour son travail.

Du côté des gags rigolos, mentionnons que pendant le numéro de présentation des Denis Drolet (surnommés «Cro-Magnon et fils» par l'animateur), le Denis bête a lancé une pique à l'endroit des magiciens: «Y a eu Gary Kurtz, y a maintenant Mesmer. Y a tout le temps eu un ostie de sorcier qui fitte pas dans le portrait pis qui ramasse tout le cash.»

Pour ce qui est de la relève, la lutte à l'Olivier «Découverte» a été comparée à la compétition meurtrière et sans pitié des Hunger Games. On a vu les candidats à ce prix convoité, dont Korine Côté et Mariana Mazza, dans une vidéo reprenant des éléments du film. C'est finalement le charismatique Simon Leblanc qui a triomphé. Montant sur scène, celui qui a rappelé qu'il y a quatre ans, il «travaillait encore chez Rona», a, entre autres, remercié sa femme, à laquelle il est marié depuis sept ans. «Ma chérie, je t'aime d'un amour foudroyant. à chaque matin, je me réveille “shafté” raide, et c'est tellement à cause de toi.» Tsé, quand tu parles d'une preuve d'amour.

• Ils ont dit:

«Moi, je n'ai pas d'enfants, pas de famille. Donc, je vais remercier Régis et la Grosse Tina. Mes deux chats. Je sais qu'ils m'écoutent en ce moment parce que j'ai laissé la télévision ouverte. Avec le son cris*ement FORT. Papa vous aime.» -François Bellefeuille, gagnant de l'Olivier du meilleur numéro d'humour

«R'garde François, je pense qu'on devrait présenter la catégorie avant que les cotes d'écoute du gala descendent à 300 000.» -Vincent-Guillaume Otis à François Létourneau, de Série noire, avant de présenter l'Olivier de l'auteur de l'année.

«J'aimerais remercier mon gérant, Benjamin Phaneuf. Benjamin… pour qui c'était jour de vasectomie cette semaine! Bravo, Benjamin, pour ta famille qui s'est conclue.» -Louis-José Houde, après avoir reçu l'Olivier du spectacle le plus populaire de l'année

PHOTO: Graham Hughes

«Sugar, Sugar, oh Sammy, Sammy»: l'Olivier de l'année, Sugar Sammy, de son vrai nom Samir Khullar, brandit fièrement sa récompense ultime.