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Mort de rire
Le plus drôle, ce n'est pas la blague, c'est la réaction à la blague. Sa démesure ridicule. L'humoriste Sugar Sammy souhaitait pour Noël une plainte à l'Office de la langue française. Il l'a écrit en toutes lettres, en anglais, dans une pub affichée dans le métro. Il a obtenu sa plainte il y a une semaine. Depuis, la Société Saint-Jean-Baptiste l'a traité de francophobe et de «néoraciste», avec une ironie qui lui échappe sans doute.
Sugar Sammy est un provocateur-né. C'est l'essence même de son humour, et de son succès. Il s'en permet beaucoup, et c'est pour ça qu'il est connu et apprécié, dans un monde engourdi par la langue de bois. Des humoristes prêts à se moquer des souverainistes, voire des francophones en général, en français, on n'en trouve guère au Québec. D'ordinaire, quand un humoriste veut vendre des billets, il ne s'attaque pas à son public cible et n'ose pas courir le risque de se mettre la moitié de la population à dos.
Sugar Sammy teste nos limites. Il en appelle à notre capacité (à notre incapacité?) de nous moquer de nous-mêmes. Il est mort de rire. Et il a bien raison.