DOSSIER DE PRESSE

Sugar Sammy: relation á  long terme

par Pascale Lévesque
2012-11-21

Faire la critique d'un spectacle qu'on a déjà vu et déjà qualifié est un étrange exercice. Si la chose est peut-être plus habituelle dans le domaine de la musique, en humour, un gag déjà entendu est rarement comme du vin qui bonifie avec les temps. L'effet de surprise disparaît, l'analyse surclasse l'émotion, la tête embarque sur le cœur.

Autant dire que Sugar Sammy a joué le tout pour le tout cette semaine en nous conviant à cette fatidique deuxième date. La première, en février dernier, aussi à l'Olympia, s'était traduite par un pur coup de foudre. Personne n'avait résisté au joli cœur de la Loi 101 qui nous avait fait l'humour dans les deux langues. Si bien qu'il l'avait fait à 45 reprises, vendant 50 000 billets de son concept nouveau genre.

Encore fallait-il entretenir la flamme en passant du spectacle bilingue You're Gonna Rireà celui entièrement en français, judicieusement baptisé, En français S.V.P.

Pis? Il était comment en français Monsieur Sucre? Comme on dit dans le langage de l'amour, il a assuré, aussi bien que la première fois. Une confirmation pour les uns de son talent, une révélation pour les autres. L'assurance pour tous qu'il est un baveux insatiable, un moqueur habile, un champion shit disturber dont la dégaine n'a d'égal que le rire qu'elle provoque.

Zéro retenue

Comme dans le vieil adage : tu peux rire de tout, en autant que ce soit drôle. Ce qui semble d'ailleurs être la ligne directrice de ce spectacle où Sugar Sammy s'en prend sans retenue à tout ce qui a un accent italien, québécois, marocain, haîtien…bref, des classiques dans le genre.

Au passage, il écorche fortement  les souverainistes qui n'ont pas de vrais diplômes puisqu'ils ont étudié à l'UQAM, ou envoie une bonne droite au « dynamique » hockeyeur Scott Gomez, qu'il aurait mieux valu payer après ouvrage, comme tous les latinos, pour s'assurer qu'il compte un but de temps en temps…

Referendum, langue française, Côte-des-Neiges, son quartier d'enfance, villes et villages du Québec, états-Unis, star système québécois, et paradoxes de nos médias sont autant de sujets qui sont la cible de l'humoriste.

Rien d'ailleurs qui n'avait pas été présenté auparavant dans le show bilingue. Essentiellement, on a repris tous les passages français de cette première version et remplacé ceux en anglais par de longues improvisations avec le public: la spécialité de Sugar Sammy qui a un sac rempli de gags et réparties prêt à servir dans toutes les situations.

Les fins observateurs auront remarqué que l'humoriste se servait habilement de ce savoir-faire pour prendre des pauses de son texte initial. Rependre le fil, en quelque sorte. Un peu comme le faisaient les segments en anglais dans l'autre version du spectacle.

Hilarant plus souvent qu'autrement, il eut tout de même quelques digressions laborieuses. C'était un peu lousse par moments. Cela étant dit, ça confirmait que la livraison du comique est très différente selon la langue d'usage: l'anglais, plus rythmé, le français, plus nonchalant.

Personnalités dans le tordeur

N'empêche, ces impros sont sa touche et les heureux et nombreux élus qui passent dans le tordeur de Sugar Sammy en redemandent… Comme on peut aussi présumer que c'est le cas des personnalités publiques qu'il ridiculise à souhait.

Pourquoi? Parce qu'il a cette assurance hors du commun sur scène, parce qu'il est sûr de lui quand il s'en prend à Céline Dion et René Angélil, en ayant même le culot d'ajouter « Fuck les jokes sur Marie-élaine Thibert, moi je cherche le vrai trouble! ».

Bref, verdict de ce deuxième rendez-vous avec Sugar Sammy? Le public québécois est indiscutablement, désormais, engagé dans une relation à long terme avec un beau, grand, charmant et drôle humoriste. Allez les amoureux, c'est le temps de passer de « célibataire à en couple » et de changer vos « statuts Facebook »!

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Sugar Sammy présente En français S.V.P.!  partout au Québec.www.sugarsammy.com

De retour à Montréal le 28 février, et le 2 et le 27 mars. En supplémentaire du 11 au 13 avril.

Du 27 au 30 mars à l'Olympia de MONTRÉAL, 4 soirs, 4 spectacles différents : français, anglais, franglais et français-anglais-hindi-punjabi.