Avec son one-man show bilingue, l'humoriste Sugar Sammy a fait craquer MONTRÉAL : entre le début mars et la fin juin, il aura offert 45 représentations et vendu plus de 50 000 billets de You're Gonna Rire. Il partira sous peu à la conquête du reste du Québec avec le spectacle En français SVP!, et ça ne lui fait pas peur. Disons qu'il en a vu d'autres... «Si je peux m'adapter à l'Arabie Saoudite et au Koweît, je suis capable de m'adapter à la ville de Québec!» lance celui qui peut mériter le titre du plus international des comiques québécois.

Sam Khullar, alias Sugar Sammy, semblait prédestiné à une vie épicée. Des origines indiennes et un parcours scolaire dicté par la loi 101, un discours divisé entre le français, l'anglais, le hindi et le punjabi, des influences humoristiques américaines et une carrière qui se déploie partout sur la planète : en plus du Canada et des états-Unis, sa feuille de route inclut l'Angleterre, l'Australie, l'Allemagne, l'Irlande, la Hollande, Hong Kong, la Thaîlande, les Philippines, la Chine, l'Inde, Bahreîn, la Jordanie, le Qatar, l'égypte, le Koweît, les émirats arabes unis, le Liban, Singapour, la Malaisie, l'Arabie Saoudite, la Nouvelle-Zélande et l'Afrique du Sud. Ouf!

De son propre aveu, ce Montréalais globe-trotter connaît très peu le reste du Québec. Il remédiera à la situation dès la fin de l'été avec un spectacle écrit entièrement dans la langue de Louis-José Houde, qui sera présenté à Québec en octobre et en janvier, ainsi que dans 17 autres villes de la Belle Province.

«Je veux découvrir le Québec pendant que le Québec découvre mon humour, clame-t-il. Je sais que de faire ce parcours va apporter de la richesse à mon matériel.»

Sam et les Québécois

Sugar Sammy mise en grande partie sur son sens de l'observation, son don pour imiter les accents, son talent d'improvisateur... et son caractère baveux (il dit «taquineur»). Il s'est déjà fait les dents sur le mouvement souverainiste : «Pour moi, il y a deux types de Québécois. Il y a ceux qui sont éduqués, cultivés, bien élevés... Pis il y a ceux qui ont voté Oui», a-t-il énoncé lors d'un gala Juste pour rire en 2009. Le thème fait toujours partie de ses cibles de prédilection, même s'il ratisse large au chapitre des sujets abordés (de son parcours à l'école secondaire aux relations homme-femme en passant par le hockey). Il aime bien parler des perceptions que les Québécois ont d'eux-mêmes et du reste du monde, de leur volonté de protéger la langue française. Et à voir le sourire en coin qu'il arbore en décrivant tout ça, on devine que ses constats sont grinçants.

«Il faut quelqu'un qui va aller à contre-courant et qui va dire des choses que les autres humoristes ne disent pas, que les politiciens ne disent pas. Sinon, il n'y a pas de points de vue équilibrés dans la culture populaire. Je vais dire des choses qui ne plaisent pas à tout le monde, mais qui sont sensées logiquement et qui sont drôles.»

Sur la forme, Sugar Sammy propose un spectacle de stand-up classique à la structure plutôt flexible. «C'est vraiment l'humour qui prend le premier plan. Il n'y a pas de grand décor, pas de mise en scène, pas de danse, pas d'explosions, pas de jonglage. Ce sont les textes et la livraison qui priment et toute la pression est sur l'humoriste», décrit celui qui aime s'amuser avec son public et qui se laisse toujours de la place pour improviser.

En arrivant dans un nouveau lieu, il s'imprègne de l'ambiance, se trouve des points de repère qui résonneront auprès du public. De passage dans la capitale cette semaine, il dit avoir trouvé l'équivalent de 10 minutes de blagues en quelques heures. Il a évoqué la rivalité Québec-MONTRÉAL et prévoit casser du sucre sur le dos de notre «complexe d'infériorité». Encore ici, c'est l'angle, le ton et l'interaction qui, selon Sugar Sammy, renouvelleront ces sujets qui n'ont rien de bien nouveau.

«Le fait d'avoir une vraie conversation avec des gens dans la salle, ça ajoute une dimension au spectacle que peu d'autres humoristes québécois ont», estime-t-il.

Vous voulez y aller?

Qui : Sugar Sammy

Quand : 2 octobre, 11 et 12 janvier 2013 à 20h

Où : salle Albert-Rousseau

Billets : 30,50 $ et 51,50 $

Tél. : 418 659-6710