DOSSIER DE PRESSE

Sugar Sammy, á  contre-courant et sans filet

par MAUD CUCCHI
2012-09-24

Il aura fallu appuyer sur les boutons "PQ" et "Louis-José Houde" pour faire vrombir Sugar Sammy. Le comédien Montréalais d'origine indienne ne le cache pas: il est plutôt fédéraliste et se dit fier d'appartenir à la caste de ceux qui font du stand-up, de l'humour sans filet, à l'américaine. Pas d'accessoires, pas de costumes, pas de décor non plus. L'avenir de la scène humoristique, croit-il sans l'ombre d'un doute. Et avec toute l'assurance d'un ponte du rire canadien, qui, en 17 ans de métier, a sillonné les scènes internationales et fait les premières parties de l'Américain Dave Chapelle ou encore du Français Gad Elmaleh.

"J'écris tous mes textes, je n'ai pas de metteur en scène, je suis seul au micro, donc tout dépend de moi", défend-il en précisant qu'il a refusé de passer par la case école nationale de l'humour, pour éviter formatage et formule du prêt-à-rire.

Son équation sans fard ni filet aurait de quoi effrayer plus d'un artiste - combien sont ceux à tout rédiger, même les séquences qui sembleraient improvisées aux yeux des spectateurs - mais pas lui. Au diapason avec son nom de scène, il affectionne la métaphore charmeuse: "J'écoute beaucoup mon public, chaque spectacle est comme une danse avec lui.

"à Montréal, il ne valserait donc pas de la même manière qu'à Sherbrooke ou à Louiseville, où il s'est produit récemment?Le spectacle qu'il présente en tournée québécoise (à Gatineau les 24 et 25septembre, en supplémentaire le 29 janvier 2013), donne, d'emblée, la couleur linguistique: "100% en français", c'est 70% de son précédent spectacle You're gonna rire, un franc succès dans la Métropole, et 30% de "nouveaux gags québécois pour remplacer les références trop Montréalaises". L'art d'improviser, il ne le chiffre pas précisément, mais c'est ce qui constituerait sa force sur scène, jureront d'aucuns.

La crise de foi

"Je me suis lancé le défi de ne pas écrire dans ma langue maternelle, et d'assumer des positions politiques qui ne sont généralement pas celles défendues par la culture populaire québécoise où le point de vue est toujours très gauche souverainiste, très péquiste", assure-t-il, désireux d'explorer une niche de la scène humoristique "sans filtre", ni "volonté de provoquer"."J'écris en fonction de ce qui m'intéresse. Il faut que ça m'allume d'abord", résume l'auteur microgestionnaire.

 

PHOTO : ARCHIVES, LA PRESSE