DOSSIER DE PRESSE

Oá¹ il y a de la gêne, il n'y a pas de plaisir!

par Geneviève Beaulieu-Veilleux
2012-09-19

Le cosmopolite humoriste Sugar Sammy sera de passage à la salle Philippe-Filion du Centre des Arts de Shawinigan samedi, le 29 septembre avec son spectacle «100% en français». Pour sa première tournée québécoise dans la langue de Molière, Sugar Sammy, de son vrai nom Samir Khullar, promet de donner une perspective unique aux Québécois grâce à son humour international. Il abordera des thèmes universels, mais aussi des sujets plus sensibles qui ont pour objectif de «rallier les gens au-delà de la différence».

Le monde comme un laboratoire

Charismatique et irrévérencieux! Voilà comment l'on pourrait décrire l'humoriste québécois de 36 ans d'origine indienne qui sait provoquer partout où il passe. De Las Vegas à Dubaî, en passant par Melbourne et Halifax, Sugar Sammy recherche les défis et il incarne l'humoriste de la mondialisation. «Mon but premier est de faire rire. Je cherche cependant à taquiner les gens du même coup, car je peux me le permettre avec mon bagage atypique», déclare l'homme qui a grandi modestement dans le quartier Côte-des-Neiges à Montréal sous la loi 101 et en alternant le «fran-glais». Selon lui, la différence est une richesse à cultiver.  

Maîtrisant quatre langues (le français, l'anglais, le hindi et le punjabi), l'humoriste n'a pas la sienne dans sa poche. Il a choisi la langue française pour parler avec vivacité, notamment de ses voyages qui l'ont fait grandir et s'ouvrir sur le monde. Intéressé par la politique et fédéraliste affirmé, Sammy nuance pourtant son discours. «Je fais une place à la politique dans mon spectacle, mais ce n'est pas un show politisé. Je préfère m'attarder à des personnages publics ou aux habitudes des différentes ethnies par exemple.»

Flirter avec la politique

«C'est certain cependant que je ne peux passer à côté des huit derniers mois que le Québec a vécu : manifestations étudiantes, commission Charbonneau, élections provinciales. Je ne pouvais pas l'éviter», explique-t-il. Sugar Sammy s'est par le fait même montré déçu de la division qu'il dit ressentir entre les ethnies du Québec à la suite de l'élection du gouvernement péquiste au début du mois. «Mon idéal serait que le Québec trouve sa véritable identité et même ne devienne qu'une seule race et pour cela il faut que les ethnies commencent à coucher avec les femmes blanches! Je propose même de lancer le mouvement dès maintenant; nous deviendrons les carrés bruns!», lance le trentenaire avec un air moqueur.

Et voilà comment l'humour et la politique se côtoient dans l'univers de Sugar Sammy. L'humoriste indique que chacun va se reconnaître dans ses numéros qui reposent tantôt sur le sexe ou le hockey, tantôt sur son enfance et ses voyages. «Mon but c'est qu'il y ait des rires à chaque minute, puis que le rythme n'arrête pas durant la soirée!»

Sugar Sammy dit aussi avoir développé sa capacité d'improviser grâce au public britannique très friand de ce procédé. «Au début, c'est déstabilisant, mais je suis un gars de défis et j'ai voulu améliorer cet aspect et en faire une force.» Le grand comique fera-t-il étalage de ce talent lors de son passage au Centre des arts? «Fort probablement. Il faut toutefois que l'atmosphère s'y prête et que les gens embarquent. J'aimerais bien, oui!»

Tant qu'il y a des rires

Chose certaine, les spectateurs shawiniganais peuvent s'attendre à entendre quelques blagues personnalisées sur leur ville pendant la représentation le 29 septembre. Aussi, Sugar Sammy se montre ouvert à aller se produire dans des endroits reculés. Lors de l'entrevue avec l'Hebdo, il a affirmé que Louiseville était l'endroit le plus reculé auquel il s'était déplacé jusqu'à présent. «J'aimerais éventuellement trouver le trou-de-cul du Québec et aller donner un spectacle là! J'aime les endroits intimes et la nouveauté», a laissé tomber l'humoriste.

à savoir si certains sujets seraient trop sensibles pour être abordés sur la scène, l'artiste répond que non. «Tant qu'il y a des rires, ça passe selon moi. En ce sens, le rodage est important pour un spectacle, mais je ne m'impose pas de limite particulière.» C'est peut-être pourquoi Sugar Sammy se produit aussi souvent au quatre coins de la planète...sans détour.