DOSSIER DE PRESSE

Repousser les limites

par Sandra Godin
2016-01-16

Ce n'est pas dans cette troisième saison de Ces gars-là que les personnages incarnés par Simon Olivier Fecteau et Sugar Sammy deviennent plus intelligents. Les deux complices ont concocté une saison «moins dramatique» et «plus niaiseuse», qui repousse à nouveau les limites de ce qu'on peut dire à la télévision. Au menu: souveraineté, handicap, ménage à trois, police et mariage arrangé.

«On a moins “gossé” sur des détails. On a juste écrit avec plus de liberté, on s'est ­vraiment amusés cette saison. C'est notre meilleure. [...] On n'a pas pensé aux conséquences. De toute façon, je quitte le Québec en septembre», lance Sugar Sammy dans un éclat de rire, au sujet d'une tournée ­européenne qu'il prépare pour l'automne.

«Au départ, dans notre tête, un projet complet, c'était trois saisons. 

Si ça continue tant mieux, mais on voulait au moins se rendre à trois. Parce que trois, c'est un projet qui a existé pour vrai. » – Simon Olivier Fecteau

Plusieurs comédiens invités se succéderont dans cette troisième saison, qui commence lundi à V. Jean-Thomas Jobin, émilie Bibeault, Gilbert Sicotte, Michel Barrette et Roxane Gaudette-Loiseau, qui offrira une des meilleures scènes de la saison, se sont côtoyés lors du tournage.

La saison s'ouvre en force alors que Simon Olivier Fecteau a les deux jambes cassées et qu'il se retrouve en fauteuil roulant.

«Récemment, il y a eu de gros scandales concernant les handicapés, explique-t-il, mais je ne pense pas qu'on va en faire ­partie. On affronte des tabous qu'on ne voit pas souvent. Pour nous, l'important, c'est de rire de tout le monde égal. Je trouve ça plate d'isoler des groupes parce que, si on fait ça, on les met de côté d'une certaine manière. Pour nous, tout le monde a la même valeur.»

Hommage au référendum de 95

étant reconnu pour bien aimer piquer les francophones et les souverainistes, Sugar Sammy, en compagnie de son collègue, cherchait un moyen d'aborder le sujet de l'indépendance. Ils ont ramené la souveraineté à une échelle microscopique, soit dans un immeuble de condos. L'épisode est rempli de références à un certain ­référendum...

«Ce n'est pas la première fois qu'on parle de cette quête-là, explique Simon Olivier Fecteau. Mais c'est la première saison qu'on trouve qu'on l'a bien placée.»

Dans l'épisode, Sam se retrouvera au cœur d'une rencontre de son immeuble de condos, qui veut devenir indépendant des autres édifices sur le terrain. Sam sera le camp du non. «Ça se passe dans un bloc, et c'est ça qui est drôle et niaiseux. En même temps, c'est un hommage au référendum de 95. C'est très calqué sur les événements», dit-il.

Des sujets chauds

Les sujets délicats se succèdent dans Ces gars-là, mais, selon Sugar Sammy, tant que le CRTC ne s'en mêle pas...

Concernant certaines controverses qui ont lieu ces temps-ci plus fréquemment en humour, Simon Olivier Fecteau et Sugar Sammy ont une opinion bien franche à ce sujet.

«La plupart des scandales humoristiques qu'il y a ici n'existeraient pas aux états-Unis, croit Simon Olivier Fecteau. Ça ne ferait même pas un article de journal. Je n'ai rien entendu au Québec jusqu'à maintenant qui me fait dire: “OK, on est vraiment allé trop loin.”»

«Si on compare ce qu'on fait à l'univers humoristique partout dans le monde, je ne trouve pas qu'on franchit les limites tant que ça, renchérit Sugar Sammy. Tout le monde a accès à HBO, Netflix, Comedy ­Central. Il y en a qui poussent 1000 fois plus loin que nous autres.»

«Je pense qu'on est dans une phase aiguë de politically correct, autant que dans les années 90, il y a eu un abus de “bitchage”. C'est comme des mouvements», croit Simon Olivier Fecteau, tandis que son comparse tente l'hypothèse que la mode du politically correct, «ça doit être à cause de la mode des barbes...»


♦ Ces gars-là commence lundi, à 20 h, à V.