DOSSIER DE PRESSE

Sugar Sammy : Québec, je me souviens que l'on doit tous être maá®tres chez nous

par Fanny Beaulieu
2015-02-07

Si comme moi, vous avez l'habitude de prendre le métro, vous avez sans aucun doute pu observer la controversée campagne publicitaire lancée afin de promouvoir le spectacle franglais de Sugar Sammy. L'allusion à la réception d'une plainte de l'office de la langue française a eu pour impact soit de vous sentir outrés ou vous a fait rire. Et bien, croyez-le ou non, ces deux types de personnes étaient présentes au spectacle de cet humoriste à l'humour provocateur.

Le party « all night long »

C'est dans un esprit rassembleur et festif que se sont réunis les spectateurs qui attendaient fébrilement l'arrivée sur scène de Sugar Sammy à l'Olympia. Comme tout spectacle qui se respecte, il a débuté 10 minutes en retard. Cependant, ce retard fut rempli par un dj présent sur scène qui nous inondait de succès variés. La diversité musicale représentait fidèlement le public qui s'étalait de jeunes adultes de 18-19 ans à de nouveaux retraités. Ainsi, nous avons eu droit à des chansons telles que « All night long » et « RESPECT » mixées aux goûts du jour.

Cette ambiance musicale éclectique donnait le ton au spectacle qui allait suivre. à l'image du Québec moderne, ou devrais-je plutôt dire du MONTRÉAL moderne, les deux langues officielles travaillaient de concert afin de soutirer des éclats de rire durant les deux heures qui suivirent l'entrée sur scène d'un humour cinglant et percutant.

S'assumer en tant que Québécois

Sugar Sammy ayant à cœur l'équité et le sens de la justice, toutes les nationalités présentes furent pointées du doigt. Que ce soit les fervents séparatistes, les Haîtiens, les Italiens, les Français, les anglophones du Québec, etc, tous ont dû subir les propos diffamatoires et racistes sortant de cette bouche sans filtre.

Racistes? Vraiment? Provocateurs sans aucun doute et je crois que c'est exactement ce que le Québec a besoin afin de s'assumer pleinement. N'est-ce pas ironique de souligner que le mieux-vivre ensemble aurait ici comme point de départ des blagues racistes? Rien n'est noir ni blanc, tout est dans les diverses teintes de gris. En ce qui me concerne, je suis plus que fière d'appartenir à une province aussi riche en couleurs, en saveurs, en festivals, en valeurs, etc. L'union fait la force.

Ce qui est magique avec le domaine de l'humour est qu'il s'agit de l'un des seuls domaines où l'on peut pousser des propos à l'extrême sans que ceux-ci soient pris au premier degré. Au Québec, on a tendance à marcher trop souvent sur des œufs, à dire tout bas ce que tout le monde pensent dans leur tête, on a de la difficulté à s'assumer pleinement, on accommode raisonnablement tout le monde et on choisit avec soin nos propos, afin de ne pas brimer la liberté de l'un ou de l'autre.

Et si on arrêtait de jouer à l'autruche?

Ce que j'ai vu sur scène n'est pas un humoriste qui apprend un texte par cœur, afin de payer son loyer. Non, ce que j'ai vu sur scène c'est l'image du Québec moderne : diversifié, ouvert d'esprit, confiant et qui n'a pas peur du mieux-vivre ensemble.

Ce spectacle était beaucoup plus qu'un pied de nez aux francophones qui défendent patriotiquement leur belle langue française, c'était un message à tous les québécois leur disant que nous sommes plus que jamais « Maîtres chez nous »….

Le gouvernement sous Lesage était décidément formé de visionnaires, puisque cette phrase est encore d'actualité. Je crois que s'il y a une chose à retenir de ce spectacle aux effluves sociologiques serait celle-ci : Québec, je me souviens que l'on doit tous être maîtres chez nous.

(…)

En psychologie, il y a un principe qui dit que l'on doit s'accepter et s'aimer soi-même si l'on veut que les autres nous acceptent et nous aiment…je vous laisse là-dessus.